HABITS/HABITS
( 2013 )
Habits/Habits est une pièce pour un danseur, un musicien et un chronomètre.
Elle est basée sur la répétition et l’accumulation dont l’objectif serait d’amener le public à un sentiment d’oppression et de frustration.
C’est un témoignage de l’entêtement des interprètes dans leurs tâches.
chorégraphie
La matière chorégraphique part d’une idée simple, pour aller vers une complexité prononcée.
L’accumulation des phrases chorégraphiques ne s’effectue pas de manière systématique, mais elle s’opère de sorte que l’oeil du spectateur soit à l'affût de la progression de la pièce.
Le danseur se montre tenace dans la répétition de ses routines. Il s’agit d’un rituel dans lequel il se complait, trouve une satisfaction et une assurance dans son propre entêtement.
La précision des directions que l’interprète prend dans l’espace tend à rendre plus lisible la complexité de la chorégraphie.
atmosphère sonore
La composition sonore a été pensée pour amener à la frustration auditive.
Elle est basée sur une arythmie provocatrice et des sons agressifs.
Ces derniers se manifestent afin que l’oreille de l’auditeur se familiarise à des fréquences inhabituelles et dérangeantes, celle-ci étant habituée à des atmosphères plus mélodiques.
La succession de morceaux qui n’aboutissent pas mène le publique à une insatisfaction, à une envie d’entendre la partition se développer.
costumes
Au fur et à mesure que les séquences chorégraphiques s’accumulent les vêtements tombent ; créant ainsi une opposition entre l’effort physique et l’effeuillage.
L’interprète change de style vestimentaire, passe d’un costume deux pièces à des tenues plus décontractées, pour enfin être nu.
Pendant un deuxième cycle de déshabillage, apparaissent des habits plus colorés, des tenues caractéristiques du danseur.
Des vêtements amples… un académique, autant de tenues qui ont jalonné sa carrière d’interprète.
Enfin, les vêtements délaissés au sol, tout au long de la pièce, créent un espace scénique changeant.
Ils dressent des obstacles, visant à rendre la tâche de l’interprète plus ardue.
lumières
Comme la chorégraphie et la musique l’éclairage participe à cette : « mise en frustration ».
Cycliquement, dans un univers visuel diffus, austère et instable, une source chaude, puissante et directionnelle tente un habillage esthétique qui ne parvient pas à s’accrocher.
Au sol, les vêtements sont animés de spasmes, comme habités encore de la mémoire du mouvement ; durant le deuxième cycle de déshabillage ils sont comme arrachés par les emballements gyroscopiques d’un chronomètre fou.
Conception-Chorégraphie Ashley Chen
Interprètes Ashley Chen, Pierre Le Bourgeois
Composition Musicale Pierre Le Bourgeois/Animaux Vivants
Création Lumière Patrice Besombes
Création Costumes Catherine Garnier
Production Compagnie Kashyl
conditions techniques
+++ 2 interprètes
Durée : 45 minutes